Nous vous racontons comment et pourquoi nous avons choisi ces 37 kg de bagages qui nous suivent partout été comme hiver, pour une semaine comme pour un an, en descente comme en montée.

Tout ce que nous avons est sur cette photo.

Le poids : un équilibre effort/confort

Comme la plupart des cyclovoyageurs novices, nous avons cherché à savoir quel était l'équipement idéal pour voyager à vélo et nous nous sommes vite rendus compte qu'il n'existait pas. Certains préfèrent rouler plus doucement, mais avoir une grande tente, une chaise pliable, 3 paires de chaussures et une cafetière alors que d'autres se contentent d'un slip de rechange et d'un hamac tout en roulant à fond la caisse.

Pour trouver ce qui nous convient, nous avons donc testé. Nous nous sommes équipés au fur et à mesure sur de petits voyages et avons adapté notre matériel. Chaque élément a été réfléchi pour qu'il nous soit vraiment utile afin de porter le minimum. Nous avons environ 37 kg en incluant la nourriture et l'eau.

NOUS AVONS CHOISI LE CONFORT POUR :

• Une tente spacieuse, très imperméable et solide (3,2 kg) ;
• La quasi-totalité des outils nécessaires pour monter notre vélo, nous pouvons faire des réparations/réglages où que nous soyons ;
• Le matériel de cuisine pour manger chaud tous les soirs : popote, réchaud, ustensiles, huile, quelques épices, ... ;
• Un thermos pour avoir du thé chaud au réveil ;
• Un matelas isolé ;
• Un grand antivol U pour ne pas se faire piquer notre bolide ;
• Une petite enceinte ;
• Un clavier connecté.

NOUS AVONS ÉCONOMISÉ DU POIDS SUR :

• L'eau : seulement 1,6 L à la fois, c'est-à-dire deux gourdes que nous remplissons régulièrement ;
• La nourriture : un ou deux repas dans les sacoches ;
• Peu de vêtements : des petites lessives tous les trois jours et la technique de l'oignon (lorsqu'il fait froid nous superposons l'ensemble de nos vêtements, nous n'avons pas de vêtements d'hiver) ;
• Une seule paire de chaussures chacun pour toutes les saisons avec en complément des sur-chaussures de pluie ;
• Une minie trousse à pharmacie ;
• Le lavage, un savon solide unique qui nous sert à laver : notre corps, notre linge, notre vaisselle ; ainsi qu'au rasage de César ;
• Pas de chaise alors que César a la souplesse d'un papi, compliqué pour lui de s'asseoir par terre ;
• Pas d'ordinateur, ni d'appareil photo ou de caméra.

Une fois les éléments nécessaires sélectionnés, le facteur argent rentre aussi parfois un compte avec la formule : plus d'euros pour moins de kilos, et ce, de manière exponentielle. Il faut choisir où l'on pose ses limites.

120 L de sacoches

Pour transporter tout notre barda nous avons 2 sacoches 35 L Ortlieb (Back roller pro classique) à l'arrière, 2 sacoches 24 L Vaude (Aqua Back) à l'avant et une petite sacoche de guidon de 2,7 L (Ortlieb Ultimate Six compact). La tente est à l'extérieur, posée sur le porte-bagage arrière. Au total 120 litres de rangement pour nous deux. Les sacoches ont des cordelettes de couleurs pour être distinguées et chaque chose a sa place afin de tout trouver facilement.

//Alors que les sacoches Ortlieb n'ont présenté aucun problème, ce n'est pas le cas des Vaude. Au bout de 4 mois seulement, le pas de vis d'une dent s'est usé et les thermocollages entre les tissus rouge et les tissus gris n'ont cessé de se décoller un peu partout sur une sacoche. Quelques mois plus tard, la seconde a également commencé à se dessouder. Nous recollons régulièrement avec de la colle forte puis étanchéifions à la Seam Grip quand de nouveaux trous apparaissent...//

La tente : notre maison de poche

En voyage nous passons plus de 90 % de nos nuits en tente par tout temps, il nous paraissait donc important de bien étudier les différentes options. Nous avons sélectionné les critères suivants :

• Auto-portante : elle tient debout sur n'importe quelle surface, car planter les sardines n'est pas indispensable ;
• Assez haute pour s'asseoir et manger à l'intérieur ;
• Assez large pour étaler quelques affaires autour du matelas ;
• Très imperméable (sol et toit) pour faire face aux intempéries ;
• Solide, car nous l'utilisons de manière intensive ;
• Avec de grandes absides pour y mettre les sacoches et allumer le réchaud ;
• Possibilité de monter la toile extérieure en premier : en cas de pluie la chambre intérieure reste sèche ;
• Possibilité de monter uniquement la chambre intérieure et fenêtres : plus de fraîcheur pour l'été ;
• Grand maximum 400 €.

Le modèle Lodge 3 de la marque Robens a donc répondu à nos besoins avec ses 3,2 kg pour 266 € (sur Campz en 2020).

Le réchaud à bois pour un César tout feu tout flamme

LES RESSOURCES

Nous cherchions une alternative au classique réchaud à gaz, car nous avions lu que les recharges étaient compliquées à trouver en Asie. Nous avons trouvé trois ressources alternatives : l'essence, l'alcool et le bois.

POURQUOI LE BOIS

Nous avons opté pour le bois qui est une ressource renouvelable, gratuite et infinie. Où que nous soyons nous trouvons toujours du bois mort dans le coin. Nous n'avons pas à nous préoccuper du ravitaillement ou de la quantité consommée. Faire chauffer de l'eau pour une douche ou mijoter longuement des petits plats n'est donc pas un problème. Nous avons le modèle Lumber Jack de la marque Robens (45 €). //Les rivets des dents ont rapidement lâché, mais nous les avons réparés facilement//

INCONVÉNIENTS

En choisissant le bois, pas question de se tourner les pouces. Le feu doit être alimenté régulièrement et surveillé pour être sûr qu'il ne s'éteigne pas. Ça tombe bien, César le pyromane adore ça.

Son ennemi : l'humidité. Si le bois est humide inutile de s'acharner, le feu s'éteindra régulièrement et la casserole chauffera mal. Sachez également que le bois couvre la casserole de suie bien noire.

L'ALCOOL EN SECOURS

Et c'est là qu'intervient Trangia, le brûleur à alcool (15 €). Compact et léger, il vient à notre secours lorsqu'il est impossible d'utiliser du bois. Nous l'utilisons avec la structure du réchaud à bois pour poser la casserole. N'importe quel alcool à plus de 80° fonctionne, en sachant que plus le pourcentage est élevé, plus la flamme est chaude. Le ravitaillement en alcool est aléatoire selon les pays, on en trouve en pharmacie, magasin de bricolage ou supérette. Les seuls pays où nous n'en avons pas trouvé sont ceux de l'ex-Yougoslavie (70° seulement, qu'on trouve partout depuis le CoViD).

LE PARE-VENT

Après avoir passé quelques soirées avec nos amis cyclovoyageurs allemands en Géorgie, nous avons découvert l'efficacité du pare-vent métallique. En plus de protéger du vent, il permet de contenir la chaleur et donc que la casserole chauffe plus vite, plus fort. N'en trouvant pas en magasin en Géorgie, nous en avons fabriqué un avec plusieurs couches de papier aluminium de cuisine. Il a déjà tenu sur quelques semaines d'utilisation, on verra combien de temps ça tient. Au moins, ce sera facile et pas cher le jour où nous devrons le remplacer.

La béquille hyper stable

Une fois chargé, notre vélo long et lourd est difficile à faire tenir debout, la majorité des béquilles de vélo sont faiblardes et attachées au vélo en un point très excentré sur un tandem. Après avoir cherché sur des blogs et forums, nous avions deux options : investir dans une béquille double très lourde et robuste, et trouver une manière de l'attacher sur notre vélo qui ne possède pas de point d'attache ou trouver un bâton de bois et bloquer le frein avant. Nous optons pour cette dernière solution. Taillée avec amour dans une branche trouvée en bord de route, elle est la plus stable, la plus légère, la moins chère que nous ayons trouvée pour supporter nos 25 kg de vélo +37 kg de bagages. Elle s'adapte à toutes les surfaces (sauf le carrelage) et sert par la même occasion à se protéger des chiens.

LES PETITES ASTUCES POUR UNE BÉQUILLE DE QUALITÉ :

• Une forme en Y pour que la béquille reste bien calée dans le cadre en cas de vibrations ;
• Une branche bien droite pour plus de solidité ;
• Des petits encoches au bout pour qu'elle adhère au sol ;
• Un bois dont on enlève l'écorce au couteau pour éviter de rayer les sacoches en le rangeant ;
• Une encoche ou branche pour maintenir la béquille une fois rangée
• Un bout de scratch (ou cordelette) pour maintenir le frein avant enfoncé à défaut d'avoir une manette autobloquante.

Quoi d'autre ?

UTILE AU QUOTIDIEN

• Sac à eau 10 L avec embout douche ;
• Steripen pour traiter l'eau non-potable ;
• Matelas double isolant : plus d'espace, plus de chaleur ;
• Sacs de couchage jumelables et drap double : liberté de mouvement et équilibre de la chaleur ;
• Thermos : thé chaud au réveil ;
• Sur-chaussure de pluie en caoutchouc souple ;
• Panneau solaire Ankor 21 W + batterie 10 000 mAh ;
• Du fil et une aiguille ;
• Des sacs en toile pour les fruits/légumes ou aliments secs ;
• Des élastiques pour fermer les paquets de nourriture.

À CHANGER

• Bassine 10 L Sea to Summit pour laver le linge à remplacer par un sac type Scrubba (problèmes d'étanchéité après de nombreuses utilisations et pas le plus pratique pour la lessive) ;
• Avoir des sandales (?) ;
• Une solution pour que César ne souffre plus assis par terre ;
• Remplacer nos sacoches avant Vaude par des Ortlieb.

Nous avons écrit tout ce que nous jugions utile à partager. Vous pouvez nous envoyer un message pour plus de détails, nous vous répondrons avec plaisir !